••• physique texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici texte ici | ••• caractère I'll be up to watch the world around us live and die.
Ses genoux tombent sur l'herbe humide de la rosée, les larmes glissent le long des brins. Lumen est fatiguée. Éternellement fatiguée, elle pleure et crie jusqu'à ce que sa voix se brise en des toux écarlates. Le monde est tellement sombre, tellement hostile à ses yeux. Chaque nuit, elle se meurt.
Et le cauchemar ne prend jamais fin.
Il n'y a pas de belles journées ensoleillées ou de romantiques nuits étoilées pour elle. Il y a les vingt-quatre heures où son âme d'humaine se désagrège, les heures qui la détruisent dans cette illusion de tranquillité et de paix, et la fatidique vingt-cinquième heure. Le monde se fait terne, Lumen lève la tête pour retenir ses pleurs mais déjà ses couinements sont couverts par les grognements des monstres. Elle se bat, elle tue, souffre, cependant elle vit. Et c'était là tout ce qui lui importait ;
Vivre.
Le soleil s'est levé, mais Lumen reste genoux à terre. Les Ombres sont parties, ce n'est pourtant pas -plus- suffisant. Elle n'est qu'un cadavre, et ce depuis sa première confrontation avec les créatures. La blonde ne dort plus, insomniaque disaient les médecins. Chaque jour qui passe est un pas vers la fin, et ce mot résonne si joliment à ses oreilles. Lumen a oublié les vrais sourires, elle voit les mâchoires crispées par la perte d'un ami et par la peur. Elle voit les cernes, les siennes et les leurs. Sa vision de la réalité -ou peut-être est-ce un cauchemar- est altérée, mais ses pieds qui la gardent à terre sont la plus grande souffrance qu'elle peut s'infliger.
A mi-chemin entre appréhension et désillusion, Lumen rêve d'un monde meilleur sans pouvoir autant chasser l'effroi et le désespoir ; Sa prise sur la réalité lui revient comme une claque, la conscience de vivre chaque nuit ce même et éternel tourment. Elle est quelqu'un d'optimiste. Mais ce qu'elle considérait autrefois une qualité la ronge progressivement, lui pourrit l'âme par sa naïveté naturelle qui rompt avec sa lucidité.
Toujours dans l'entre deux, elle veut vivre mais réalise que son train de vie va l'épuiser ; si elle ne meurt pas aux griffes d'un Shadow, elle mourra de fatigue. Plus elle se répète cette vérité, plus l'adulte se meurtrit et sa personnalité devient façade.
Et pourtant, cela reste sa consolation.
Ce jeu qu'elle entretient le jour, ce semblant d'humanité qu'elle s'acharne à préserver. Lumen sourit, faiblement. Elle reste fragile, son état physique ne pouvant mentir. On veut la protéger, brave femme qui lutte, qui a survécu. Et elle se laisse protéger, elle vous prend doucement dans ses bras et vous remercie. Elle vous tient compagnie, vous parle de milliers de choses, de ce qu'elle faisait avant de venir sur l'île, ce qu'elle était ; belladone, noirceur qui suinte dans ses pas.
Cette sensation s'étouffe dans votre gorge, on veut faire confiance à la belle blonde, elle et son sourire si charmant. On veut l'épauler, ce corps chétif qui ne demande qu'à être chéri.
Pourtant, dans cette si belle mélodie, il y a une dissonance. L'âme de Lumen est sombre, désespérément sombre. Dans des vaines tentatives d'espérer, son innocence a été happée par les ténèbres et aujourd'hui la jeune adulte ne croit plus aux belles histoires et doux sentiments. Elle voit les trahisons entre élèves, l'envie de survie qui écrase les mièvreries des gens innocents, les coups fourbes la nuit, les larmes qu'on a versées pour apaiser la douleur, et elle voit sa douleur. Lumen manipule, Lumen se place en martyr, faible et aimante.
Lumen veut vivre, et elle n'hésitera pas à vous utiliser pour le faire.
Although we might fall.. |